Les géants du Web veulent vous emprisonner.
Le Web ouvert veut vous libérer.
Cet article est une traduction de l’article « Big Tech Wants You Trapped. The Open Web Sets You Free », par Joan Westenberg.
Les géants du Web ont conçu leurs plateformes pour vous emprisonner.
YouTube, X, Instagram, et TikTok ne sont pas des espaces neutres. Ce sont des entreprises construites pour capter votre attention et vos données. Leurs algorithmes, leurs notifications et leurs politiques de contenu obéissent à un seul objectif : borner votre engagement à leurs termes. Rien que leurs termes. Il n’y a aucune liberté ici, si ce n’est celle de partir.
Le problème n’est pas que ces plateformes existent. Tout écosystème possède des acteurs de mauvaise foi. Le problème est qu’ils ont convaincu le monde qu’ils sont les seuls à vous proposer une présence en ligne digne de ce nom.
C’est un acte délibéré. Lorsque vous ne publiez votre contenu que sur ces plateformes, vous construisez leur butin, pas le vôtre. Lorsque votre audience n’existe qu’au sein de leur écosystème, vous dépendez de leur permission pour communiquer avec autrui. Lorsque votre identité numérique vit dans leurs bases de données, vous abandonnez tout contrôle de votre présence en ligne. Et lorsque votre présence en ligne est une partie intégrale de votre identité, vous sacrifiez tout.
Le Web ouvert propose un modèle fondamentalement différent.
Mastodon, PixelFed… le Fediverse tout entier, en font la démonstration : les plateformes sociales peuvent fonctionner sans un contrôle centralisé, et la technologie peut connecter les gens sans forcément surveiller leur moindre mouvement, ni contrôler leur régime informationnel.
Lorsque les plateformes centralisées font face à des critiques, elles esquivent. Lorsqu’elles font face à de la compétition, elles copient. Lorsqu’elles font face à des réglementations, elles influencent, ou achètent simplement des démocraties. Ce qu’elles ne font jamais est lâcher prise ; leur modèle économique en dépend.
La lutte pour l’autonomie numérique est politique.
Le choix est de construire des systèmes qui partagent ou concentrent le pouvoir. La dominance des géants du Web n’était pas inéluctable, et elle n’est pas irrémédiable. Mais elle se renforce par les foutus choix que nous faisons chaque jour. Parce que, à chaque fois, nous choisissons la facilité. Nous choisissons les plateformes avec le moins de friction. Nous recherchons une audience de masse dans l’espoir qu’elle nous gratifiera d’assez d’attention pour faire partie des heureux élus, des influenceuses, des riches.
Chaque fois que nous publions uniquement sur Instagram, nous renforçons leur position. Chaque fois que nous acceptons les œillères de X, nous légitimons leur autorité. Chaque fois que nous réclamons de l’attention exclusivement sur leurs systèmes, nous validons leur délire.
Ce n’est pas de la nostalgie.
C’est du pragmatisme.
Les valeurs progressives (liberté, indépendance et équité) demandent une décentralisation. Elles sont impossibles à atteindre sans des systèmes où le pouvoir circule entre les mains des communautés, plutôt que dans celles d’investisseurs qui pactisent avec le diable.
Il est question de savoir qui contrôle l’infrastructure de communication moderne, et si une poignée d’entreprises de la tech devrait continuer à éroder la conversation mondiale et l’ordre social, à la recherche d’une croissance permanente, inatteignable et impitoyable.
En construisant pour le Web ouvert, vous participez à un système alternatif. Lorsque vous rejoignez des réseaux fédérés, vous occupez un rôle vital à la construction d’alternatives aux monopoles numériques.
Les grosses plateformes sont pratiques.
Mais le Web ouvert offre quelque chose de mieux : d’authentiques appartenance, gouvernance communautaire, et indépendance.
Les personnes qui développent pour le Web ouvert ne construisent pas des expériences plus rapides ou plus addictives. Elles construisent des infrastructures pour une dignité numérique. Elles créent des espaces où vos données ne sont pas exploitées, où votre attention n’est pas récoltée, votre expression n’est pas marchandisée, et où la haine n’occupe pas les têtes de gondole.
Elles entretiennent le principe de base qu’une technologie devrait augmenter la liberté plutôt que la restreindre.
Choisissez l’indépendance. Choisissez un Web ouvert.
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- Vincent