Le père abbé d’un monastère en Chine explique à une adolescente (une future courtisane du pseudonyme de Saxifrage) accompagnée de son oncle ce qu’est pour lui le Tao.
[La société] doit être aménagée pour répondre à trois besoin : que les hommes et les femmes puissent se rencontrer librement, que chaque personne ait de quoi se nourrir et se vêtir convenablement. Tout le reste doit être laissé au gré des individus. Le meilleur des gouvernements est celui qui gouverne le moins. La seule justification des lois est de protéger les faibles contre les forts, dont l’emprise est souvent insidieuse puisque des esclaves en arrivent à aimer leur maître. Les sujets de l’[État] non seulement n’osent pas s’opposer aux idées régnantes, mais n’osent même pas penser différemment de la mentalité qui prévaut, si bien que l’autocensure rend la censure superflue. L’ordre règne alors sur l’empire, mais c’est un ordre qui déforme la nature des hommes et cause maintes souffrances.