Tout a une fin  ; tout a un début…

(en)

À 15:54 aujourd’hui, j’ai accepté de mettre fin à la vie d’un compagnon qui m’aura soutenu pendant presqu’onze années.

Il aura été le seul chat de la porté à ronronner dans mes bras quand je suis venu les voir, ce qui nous aura valu la chance de traverser Shanghai plusieurs fois pour aller le chercher chez l’amie qui m’en avait confié la responsabilité, après que celle‑ci m’ait apporté un autre chat  ; c’était lui, pas un autre.

Le vétérinaire qui l’a vu pour la première et la dernière fois aujourd’hui aura été le seul à me dire clairement les choses, et à me parler de son rôle de chat dans ma vie, et de choses auxquelles on peut croire ou pas, mais qui ont terriblement résonné dans mon esprit…

Autant dire que l’attachement était présent du début à la fin et je veux croire que terminer sa vie du geste de ce vétérinaire faisait partie de la logique des choses.

Le corps a sa mémoire qui s’estompera sans doute, comme toute mémoire, mais je veux me souvenir de sa tête qui s’enfonce dans ma main comme pour y chercher refuge, l’appropriation des bras en se couchant dessus, la première partie de cache‑cache dès le premier matin, tout coincé qu’il était entre les deux modules de la banquette‑canapé et les cavalcades dans les escaliers de l’appartement à Shanghai, entre autre choses, mais aussi de l’avoir vu courir dans la nature pour la première fois après notre arrivée en France, suite à une année 2016 dont l’issue était plus qu’incertaine.

Il a fini cette vie dans la verdure, au milieu des fleurs et sous un soleil radieux, après avoir voulu quitter mes bras pour finir debout, s’allonger dignement et pousser son dernier souffle à mes côtés.

J’aime l’idée d’avoir été le dernier de nous deux à gratter la terre pour l’y laisser se reposer.

你是过这么好运的小猫。你总是会到在我的心里。跑跑跑跑步把。