Urbanisme virtuel…

Tous les matins, je me réveille avec le 7/9 sur France Inter.

Le 03 septembre dernier, j’écoutais donc comme à mon habitude et ô joie Saint‑Denis — non c’était une spéciale Lille, en fait — et l’invité n’était autre que Christian de Portzamparc.

8:52
Stéphane Paoli
Est‑ce qu’on ne se repère pas plus par rapport aux villes et à leur identité propre que par rapport à une identité nationale ?

C’est ce que j’avais noté alors, je n’affirmerais pas que c’est ce qu’il a effectivement demandé mot pour mot.

Bon…

La question me paraissait intéressante, et je n’ai même pas écouté la réponse. Une belle réponse d’architecte pleine d’emphase et de périphrases. Mais quand même, c’est vrai que nos cultures actuelles ont de plus en plus tendance à se recentrer sur l’individu. Car si Paoli parle d’identité urbaine, qu’en est‑il lorsque l’on aborde Internet, qui justement, absout tout système de localisation, si ce n’est par la technique et les adresses IP (je ne me vois pas identifier quelqu’un par son adresse IP lors d’une conversation, ça fait trop mauvaise pub).

Identité nationale > identité urbaine > identité de quartier (Chinatown, Little Italy, etc...) > ... > individu.

Moi moi moi.

Quand je parle d’architecture virtuelle à quelqu’un qui ne s’intéresse pas forcément au sujet, la réponse pleine d’incompréhension et plutôt gênée se décline comme ça : « Mais on ne peut pas vivre dedans, c’est pas de l’architecture. »

Alors non, on ne peut pas vivre dans un écran, c’est sûr. Mais arrive‑t‑on mieux à vivre dans une feuille de papier calque ? J’ai essayé, je me suis fait engueulé parce que j’avais bousillé les plans.
Voilà, c’est malin ça.

Par contre, il est plus facile d’appréhender un espace virtuel dans la mesure où il se situe dans une représentation de notre environnement que nous avons l’habitude d’expérimenter, avec trois dimensions (essayez d’enlever vos lunettes ou de fermer les yeux pour voir s’il ne s’agit pas d’une représentation :) ).

Bon, ce n’est pas qu’une représentation, OK (ou alors il est temps de songer à nous suicider parce que cela voudrait dire que nous sommes au sein d’une matrice et que nous nourrissons des machines... erk).

Disons cependant que les datagloves et autres procédés permettent un début de sensation de l’espace virtuel qui nous entourerait, et ce de façon de plus en plus convaincante. Ne reste plus qu’à mêler biologie et informatique, et la matrice est prête.

Au final se développe une réelle identité virtuelle, dans le sens où des mécanismes de sociabilisation s’établissent, avec des notions de groupes et de hiérarchie parmi ceux‑ci, des castes ? Quand est‑il alors du quartier, de la ville, de la nation ?

On ne se groupe plus par position géographique mais par centre d’intérêt. Et « le centre d’intérêt, c’est moi ».

Heureusement qu’il existe encore de vrais altruistes pour enrayer ce débat égocentrique.

Toutes ces phrases sont assez confuses, je pense, mais c’est un début de réflexion ; des mots balancés assez vite pour avoir une base. Et ce serait un plaisir d’en parler avec des gens ouverts. Je manque encore de référence dans ce domaine.