Réponse à M. Pélisson à propos de la marche virtuelle en soutien à Charlie Hebdo

J’apprécie de moins en moins les mails envoyés massivement à un nombre de gens auquel l’expéditeur se permet de s’adresser comme si toutes les personnes incluses ne suivaient qu’une pensée unique et se rangeaient donc forcément à ses valeurs. Ce n’est donc pas tellement le mass‑mailing qui me choque, mais plus le ton employé dans la communication qui me fait réagir ici.

Quand un de ces emails jouent avec l’émotion ambiante pour organiser un rassemblement virtuel qui consiste à un clic sur un bouton, j’avoue être un peu désarçonné par le contraste entre la communication faite et les bienfaits d’une telle campagne.

Un e‑mail de M. Pélisson, Président de l’Union des Français de l’Etranger (UFE) propose donc de participer à une marche virtuelle par solidarité pour Charlie Hebdo. J’en suis d’abord resté coi, puis j’ai souhaité répondre par écrit  :

Monsieur Pélisson,

Votre email m’a principalement surpris car, contrairement à ce que vous dites savoir de moi, je ne suis pas particulièrement attaché à mon pays dans le contexte qui nous occupe, mais plus à une somme de personnes que j‘aime ou apprécie, quelque soit leurs pays, leurs origines, leurs croyances ou orientations. La notion de pays ne me semble en effet pas entrer en jeu dans l’attentat récent perpétré à Charlie Hebdo.

J’ai pleuré en me réveillant le 8 janvier, je suis allé à la minute de silence organisée vendredi dernier « à l’initiative des conseillers consulaires, de l’UFE Shanghai et sa region et de l’ADFE » car cela me semblait important, mais j’avoue ne pas être fier de constater que des dirigeants semblent céder à l’émotion ou utilisent celle des autres à leur avantage. Je serais au contraire ravi que tout amalgame soit évité, négatif ou positif.

J’aimerais également vous inviter à lire cet entretien récent avec Luz, dessinateur à Charlie Hebdo, qui résume assez bien ma pensée.

Travaillons ensemble, non pas par pays, par race ou par idées, mais parce que nous sommes tous différents et avons tous à apprendre.

Paix…