Sur l’ancienne passerelle Solférino, je m’étais fait interviewé par deux personnes travaillant pour un magazine national. Le but était de faire un sondage d’opinion sur le changement de nom en faveur de Léopold Sédar Senghor... noir de son état.
Sur le coup, je voyais pas bien l’intérêt d’une telle question, j’avoue. Je veux dire... Il est noir, et après ?
Le but étant vraisemblablement de montrer que woaw, un noir qui a une passerelle pour lui tout seul, c’est quand même vachement bien pour nos cités. Je ne suis pas persuadé que tout ceci aide vraiment les cités en question ; ça renforce surtout les différences, je trouve.
Cessons ce politiquement correct qui consiste à décrire les cités comme des lieux de vie sympathiques. Non, il y a des lieux qui craignent, comme auparavant, les centres ville craignaient. On a donc eu la bonne idée de nettoyer les centres, afin de permettre aux bourgeois de déambuler tranquillement en ville. On a donc expulsé la population ailleurs (alibi
, en latin).
Mais mince, quoi : alibi
. On en revient au politiquement correct.
Ne reste plus qu’à nettoyer les cités pour inverser la tendance, les réintégrer en centre-ville, et elles seront de parfaits zoos pour les bourgeois en périphérie.
C’est marrant, ça me rappelle les États-unis ; ça me rappelle Sarkozy.
Y’a pas d’autres moyens que combattre le feu par le feu ? Genre... L’éducation ?