Just taking a deep breath…
Photo by a.
Lorsque les imprimantes avaient des jambes…
Il était une fois…
…une espèce méconnue de l’ère pré-pré-pré-historique… (c’est l’ère d’avant avant la préhistoire) qui coulait des jours heureux sur notre cher astre, la Terre. Cette famille d’invertébrés se nommait à juste titre « imprimante ». Je dis « à juste titre » car ce qualificatif d’imprimante était en fait la savante recomposition d’une histoire ayant eu lieu il y a fort longtemps.
Cette civilisation (bien avant nous), avait mis un savant système politique très particulier. Un unique individu représentait son ethnie. L’importance de la représentation de chaque ethnie au sein d’une énorme assemblée variait en fonction du siège qu’occupait son représentant, la hauteur du siège symbolisant l’intérêt susceptible d’être porté par les autres au discours de son occupant.
Inutile de préciser que les PRI (c’est ainsi qu’ils s’appelaient alors), occupaient une place que même une pâquerette ne saurait envier.
Or un jour, un jeune désireux de montrer aux yeux de la Terre ce que valaient vraiment les PRI, pris sur lui de gravir un à un les différents niveaux le séparant d’une place laissée libre par un « avatar » (c’est comme cela que l’on appelait les représentants de chaque race) peu scrupuleux.
C’est alors qu’un membre de l’assemblée s’écria : « HO ! Regardez tous ! UN PRI MONTE ! ».
Ce qui avec l’accent (à faire rougir un Aveyronnais pour l’occasion) donnait bien quelque chose comme « un-pri-manthheu ».
Donc les imprimantes, suite à cet exploit que nul ne pouvait contester (les absents ont toujours tort à ce qu’il paraît, et d’ailleurs, l’avatar absent est mort peu après), purent couler des jours heureux (ça, je l’ai déjà dit…).
A cette époque, les IMPRIMANTES étaient alors constituées de plusieurs familles principales :
Les STY, dont la finesse des propos était bien souvent démontrée lors de grandes soirées mondaines, et qui n’hésitaient pas à se servir de leur argumentation aisée pour créer des groupes de pression sur l’ensemble des avatars, on les surnomma ainsi les STY-LOBBIES.
Les TAMP-HON qui se retrouvaient surtout dans les tâches administratives… Travaux exécutés méthodiquement et qui étaient profondément encrés dans leur tradition.
Les HEGUILLES, dont le nom s’est éteint prématurément suite à un grave incendie, décimant toute la dynastie réunie au sein d’un même entrepôt à l’occasion de l’anniversaire du doyen.
Les GETS de CRE, qui héritèrent de la fortune laissée par les HEGUILLES… mais qui ne semblaient pas le mériter, tellement leurs mœurs demeuraient douteuses.
Et enfin, les TR-ACER, poids lourds de l’industrie ; on peut encore en trouver qui errent dans certains établissements publics…
Tout ce beau monde vivait dans une harmonie toute relative… L’ensemble des familles étant jalouse de la fortune perçue en toute immoralité par les GETS de CRE (ainsi que leur nom, prétendument bourgeois et de longue lignée, mais en fait créé de toutes pièces). De plus, les GETS de CRE étaient les seuls à posséder des pattes, ne se privant pas de faire remarquer autant que possible leur handicap certain aux autres familles.
L’exaspération montante de l’ensemble des autres IMPRIMANTES, les poussa à former une coalition, et à commettre l’irréparable… Ils firent appel à une sorcière vivant dans les montagnes situées par-delà les monts de GONDOL, les lacs acides où séjournaient la tribu des PELIKAN, et encore bien plus loin encore que les vallées RÔ.
Un petit homme ne manquant pas de courage, tout mouillé de chaud de ce long périple durant lequel il n’avait cesser de trébucher (n’oublions pas qu’il n’a pas de jambes) s’adressa à la sorcière de cette manière, pensant que montrer sa détermination était la meilleure façon de se faire entendre :
« HEP ! SAUNE ! Tu veux pas venir nous donner un coup de main setup ? Y’a des gros lourds dans mon pays qui se la pètent comme c’est pas permis et qui se moquent sans arrêt de notre infirmité… En plus, ils ne cessent de répéter que ton nom, pourtant ô combien mélodieux — là il fait moins le fier parce qu’elle est sortie de son antre — est à se rouler par terre… ».
« PUISQU’ILS TIENNENT TELLEMENT À SE ROULER PAR TERRE, SOIT LE MESSAGER DE MON COURROUX ET INFORME LES QUE DORÉNAVANT, ILS PERDRONT L’USAGE DE LEURS JAMBES ! »
Le messager ne pipant mot, tellement l’intervention (et la grosse voix) de la sorcière l’avaient intimidé, rentra tant bien que mal à son village. À son arrivée, les foules étaient en émoi…
« MALHEUR MALHEUR ! » criaient les GETS de CRE, sautillant dans tous les sens…
La sorcière avait rendu effectives ses menaces ; l’infâme famille ne pourrait plus jamais se moquer et prétendre ridiculiser quiconque.
Elle leurs avait supprimer les jambes.
Est c’est à cause de tant d’orgueil mal placé, que depuis, au fond des salles infos, on entend crier :
« Mais PUTAIN, POURQUOI ELLE MARCHE PAS CETTE IMPRIMANTE ?! »
source de l’illustration : Bundesarchiv, Bild 183-1989-1113-001 / Grubitzsch (geb. Raphael), Waltraud / CC-BY-SA
Tous photographes !
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Je me fais une fois de plus le hérault d’une bonne cause.
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