De la création de richesses

Un groupe d’étude suggère un accroissement global du temps de travail pour redresser notre économie, c’est en fait l’ensemble de la population active qui doit être concernée et de surcroît de richesses créées.

Mon problème ici est de reconnaître publiquement à qui profite et a profité cette richesse et si cette richesse ne pourrait pas servir au public plutôt qu’à un groupe restreint de personnes privées.

Si c’est l’ensemble de la population active (en terme de contrat de travail, pas en terme d’apport au bien commun), alors peut‑être devrions‑nous jeter un œil à ce que pourrait apporter une taxation des personnes les plus riches financièrement ou, plus logiquement, dès le début, une réduction de l’écart des salaires qui permettrait de responsabiliser les plus riches financièrement.

Ce genre de logique sur l’écart des richesses signifie que si je veux plus, tout le monde doit avoir plus. C’est une responsabilisation des plus puissants, mais pas que… Il est compréhensible que chacun puisse privilégier ses intérêts particuliers, qu’il s’agisse de sa santé, de ses finances, de sa liberté ou de ses créations, mais étant tous dans le même bateau, nous sommes censés avancer en tant que société, ensemble.

Une économie ne peut pas tourner si une part des personnes qui la compose ne partage pas les bénéfices qu’elle en retire. Le problème de l’économie actuelle se situe donc probablement plus dans les banques que dans les champs, les bureaux et les usines.

Les richesses se partagent, elles ne se créent pas.

source  : «  Rebondir face au Covid-19 : l’enjeu du temps de travail  »  ; institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/rebondir-face-au-covid-19-enjeu-du-temps-de-travail-note_0.pdf

Logo de Jim Chuchu  : «  All Oppression is Connected  »

Camera roll

I have this nice Ricoh Auto‑Half P camera that I carry around.

From time to time, the film eventually runs out and can be processed, bringing back some memories.

Here are some of those…

Tout a une fin  ; tout a un début…

(en)

À 15:54 aujourd’hui, j’ai accepté de mettre fin à la vie d’un compagnon qui m’aura soutenu pendant presqu’onze années.

Il aura été le seul chat de la porté à ronronner dans mes bras quand je suis venu les voir, ce qui nous aura valu la chance de traverser Shanghai plusieurs fois pour aller le chercher chez l’amie qui m’en avait confié la responsabilité, après que celle‑ci m’ait apporté un autre chat  ; c’était lui, pas un autre.

Le vétérinaire qui l’a vu pour la première et la dernière fois aujourd’hui aura été le seul à me dire clairement les choses, et à me parler de son rôle de chat dans ma vie, et de choses auxquelles on peut croire ou pas, mais qui ont terriblement résonné dans mon esprit…

Autant dire que l’attachement était présent du début à la fin et je veux croire que terminer sa vie du geste de ce vétérinaire faisait partie de la logique des choses.

Le corps a sa mémoire qui s’estompera sans doute, comme toute mémoire, mais je veux me souvenir de sa tête qui s’enfonce dans ma main comme pour y chercher refuge, l’appropriation des bras en se couchant dessus, la première partie de cache‑cache dès le premier matin, tout coincé qu’il était entre les deux modules de la banquette‑canapé et les cavalcades dans les escaliers de l’appartement à Shanghai, entre autre choses, mais aussi de l’avoir vu courir dans la nature pour la première fois après notre arrivée en France, suite à une année 2016 dont l’issue était plus qu’incertaine.

Il a fini cette vie dans la verdure, au milieu des fleurs et sous un soleil radieux, après avoir voulu quitter mes bras pour finir debout, s’allonger dignement et pousser son dernier souffle à mes côtés.

J’aime l’idée d’avoir été le dernier de nous deux à gratter la terre pour l’y laisser se reposer.

你是过这么好运的小猫。你总是会到在我的心里。跑跑跑跑步把。

Saxifrage  : «  Mémoires d’une fleur  »  ; quelques citations

J’ai acheté ce livre après qu’une dame le sorte d’une gondole d’affichage bien fournie pour le montrer à son mari, a priori pour l’offrir à leurs fille.

Un hasard, donc, que ce livre parle de Chine, de poésie et de bien plus encore et que cette dame se soit trouvée à côté de moi à ce moment là.

p. 49  :

Il est aisé de se convaincre de notre sincérité alors qu’elle n’est qu’un masque pour cacher notre hypocrisie.

p. 81  :

Et plus leurs textes étaient anciens, plus ils étaient pris pour une vérité intangible, comme si l’ancienneté leur conférait le sceau d’une soi‑disant vérité que l’on ne peut pas remettre en question, alors qu’il ne s’agit que d’idées.

Très peu d’hommes, englués dans leur savoir, étaient capables de voir qu’il y avait dans les ouvrages qu’ils considéraient comme sacrés que des idées intéressantes qui pouvaient être utiles dans des situations données, et que tous ces penseurs, dont ils faisaient des dieux, n’étaient que des hommes comme eux, donc impuissants à trouver la clé de l’univers. La seule compréhension accessible nécessite de s’appuyer sur le monde tel qu’il est aujourd’hui, et qui n’est ni celui d’hier, ni celui de demain. Ces livres que l’on respecte au point d’en abandonner sa liberté de penser et de déposer son intelligence dans une armoire font passer des hypothèses pour des certitudes, et veulent imposer des généralités. Or les généralités sont toujours fausses parce qu’elles sont des généralités. La souplesse du corps donne la grâce à nos mouvements et la souplesse de l’esprit permet de suivre les méandres de la réalité.

p. 90  :

«  […] Lorsque je peins un paysage, ou tout autre sujet, ce n’est finalement pas le paysage que je peins, je peins ce que je pense au lieu de le dire par des mots. Une peinture est l’union d’une réalité et d’une pensée. Il en est de même en calligraphie. Celui qui la regarde ne lit pas le texte, il lit qui je suis.   »

p. 100  :

Il est étonnant à quel point le ton, le rythme de la phrase sont importants. Mais rechercher à s’exprimer d’une façon originale sans avoir rien de bien intéressant à dire est un effort vain. Ce qui constitue la littérature est un point d’équilibre entre ce qu’on veut écrire et la façon de l’écrire, qui doit attirer comme l’aimant attire le fer. Mais ce point d’équilibre doit venir naturellement sans que l’on se force à le créer. Au fond, la littérature est comme les femmes  : elle aime se donner à ceux qui ne lui courent pas après.

p. 111  :

Me séduisait en lui cette force contenue, alors que tant d’hommes assimilent force et violence, alors que la violence est un aveu de faiblesse.

p. 147  :

J’en conclus seulement que l’amour peut être un sentiment dangereux, mais qu’il demeure, malgré les drames et souffrances qu’il génère, ce qui vaut à la vie d’être vécue.